Pas de thème, pas d’objectif. L’intérêt de ces ateliers était de varier les activités, de les moduler d’une séance à l’autre en fonction des réactions. Pas question non plus d’enfermer les participants dans ce qu’ils maîtrisent déjà. Les propositions ont amené chacun à développer ses atouts mais aussi à s’ouvrir en douceur à de nouvelles approches. Lors de la dernière séance, je faisais remarquer à ‘une des participantes que son écriture avait beaucoup évolué au fil de l’année. Désormais elle introduit dans son discours logique et rigoureux des images qui permettent au lecteur d’entrer aisément dans ses textes. « En fait c’est moi, m’a-t-elle répondu, c’est ce qui me correspond vraiment, mais jusqu’à présent je ne m’étais jamais autorisé à l’écrire ».
« J’ai vécu à la campagne dans ma petite enfance. Je me souviens du tilleul au bord de la maison, de l’odeur sucrée de ses fleurs que nous ramassions, tisane pour ma grand-mère. J’ai gardé de cette période l’amour de la nature et appris ce qu’est la musique de vivre. » (Anne-Marie) « Je traversais des voiles de neige, et découvrais avec ravissement les branches nues des arbres transformées en longs doigts de givre. Sur des mares gelées, je patinais dans les reflets des nuages, et le son de mes glissades résonnait dans le silence de l’hiver ». (Marie-Thé) « C’est quoi se régaler? C’est attendre l’heure. » « C’est quoi un baiser? C’est tracer des arcs en ciel sur les murs de la ville. »